Madagascar : Macron renforce les liens diplomatiques avec des investissements

Emmanuel Macron a entamé mercredi une visite d’État de deux jours à Madagascar, la première d’un président français depuis Jacques Chirac en 2005. Une séquence diplomatique hautement symbolique, destinée à raviver une relation bilatérale parfois mise à mal par les séquelles du passé colonial et des différends territoriaux toujours non résolus.

À Antananarivo, le président français a été accueilli par son homologue malgache, Andry Rajoelina, notamment dans le cadre du 5e sommet de la Commission de l’océan Indien. Ensemble, ils ont signé une série d’accords de coopération couvrant l’énergie, l’agriculture et l’éducation. Un geste fort, dans un pays où les besoins en infrastructures et en développement restent colossaux.

« Avec le président, nous voulons aller plus loin. C’est pourquoi nous participerons bientôt à un forum économique. Plusieurs accords ont été signés aujourd’hui pour favoriser l’accès à l’énergie et à l’eau, grâce à des projets structurels d’envergure. Je pense en particulier au barrage hydroélectrique de Volobe, avec l’implication d’EDF », a déclaré Emmanuel Macron.

Le projet de Volobe, en discussion depuis près d’une décennie, bénéficiera d’un financement de l’Agence française de développement et d’un prêt complémentaire destiné à accélérer sa réalisation. Un signal fort adressé à une île confrontée à une crise énergétique chronique.

Autre enjeu abordé : la stabilité régionale dans l’océan Indien et la transition climatique. Un sujet que le président Rajoelina a tenu à souligner lors de la conférence conjointe.

« Madagascar et la France partagent la même ambition pour la stabilité régionale dans l’océan Indien. Nous sommes engagés dans la préservation de nos écosystèmes face aux dérèglements climatiques. J’ai aussi exprimé au président Macron le souhait de restructurer la dette de Madagascar envers la France », a-t-il déclaré.

“Gestion partagée” : un modèle français

Mais cette visite ne pouvait éviter les questions historiques : les îles Éparses, cinq îlots sous souveraineté française mais revendiqués par Madagascar depuis des décennies. Une réunion bilatérale est prévue le 30 juin pour discuter d’un modèle de gestion partagée, sur fond de précédents diplomatiques comme celui des Chagos restitués à Maurice par le Royaume-Uni.

Enfin, le président français s’est engagé à restituer les restes de trois rois malgaches, dont le roi Toera, tué par les troupes françaises en 1897. Un geste de mémoire et de réconciliation, attendu depuis plus d’un siècle.